Jacques Callot, génie de la gravure sous Louis XIII
Parallèlement à l’exposition Roland furieux, le MARQ met à l’honneur le célèbre graveur Jacques Callot (1592-1635).
Grâce à ses collections et le prêt d’œuvres provenant d’autres institutions, cette exposition-dossier propose de redécouvrir quelques œuvres emblématiques d’un artiste contemporain au cycle d’Effiat, de ses débuts en Italie à la fin de sa carrière à Nancy.
Grand dessinateur doté d’un sens aigu de la composition, Jacques Callot révolutionne l’art de la gravure à l’eau-forte : en 1617, il a l’idée d’utiliser un vernis dur pour recouvrir ses plaques de cuivre, qui va permettre à la pointe une grande finesse et précision du trait. Dans le premier tiers du XVIIe siècle, il est le graveur le plus renommé d’Europe.
Trois temps forts de la vie de l’artiste rythment le parcours de l’exposition :
Une première partie évoque son activité en Italie à Florence, sous la protection de Cosme II de Médicis avec la réalisation de son chef-d’œuvre en 1620 qu’il dédie au grand-duc : La foire d’Impruneta . Figurant une foule pittoresque composée de milliers de figures, cette estampe constitue un précieux témoignage de la société rurale en Toscane au début du XVIIe siècle.
Une deuxième partie aborde les prestigieuses commandes que Callot reçoit après son retour à Nancy sur sa terre natale de Lorraine. Courtisé par les grands dignitaires européens, Jacques Callot est notamment sollicité par le roi de France Louis XIII pour célébrer ses victoires militaires aux Sièges de l’Île de Ré (1625) et de La Rochelle (1628). Au faîte de sa gloire, le marquis d’Effiat, tout juste nommé Maréchal de France, lui demande ensuite une gravure pour immortaliser ses faits d’armes à la bataille de Veillane (Avigliano).
Enfin, une troisième partie présente l’intégralité de la suite la plus célèbre de Callot : Les Misères et les Malheurs de la guerre, dite aussi Les Grandes Misères de la guerre. Gravées vers 1632 et éditées à Paris en 1633 , ces dix-huit eaux-fortes donnent toute la mesure du talent de l’artiste. Intitulée au XVIIe siècle, La vie du soldat, cette suite serait une illustration des différents aspects de la vie militaire dans une période troublée au coeur du tumulte de la guerre de Trente Ans (1618-1648).
A coté des eaux-fortes de Jacques Callot, quelques toiles attribuées à son neveu Claude Callot (1620-1687) rappellent l’influence exercée par le maître de l’estampe dès la deuxième moitié du XVIIe siècle.
Commissariat : Christelle Meyer, Chargée de collections
Prêteurs : Clermont-Ferrand, Bibliothèque du Patrimoine, Clermont Auvergne Métropole ; Effiat, collection particulière ; Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris